L’hypermétropie : ce trouble discret qui fatigue la vision de près
Voir flou de près, mais net de loin ? Ressentir une fatigue oculaire en fin de journée, sans comprendre pourquoi ?

Derrière ces signes souvent banalisés se cache peut-être une hypermétropie. Ce trouble visuel courant, mais méconnu, touche de nombreuses personnes sans qu’elles le sachent, car l’œil parvient longtemps à compenser. Pourtant, avec l’âge ou une sollicitation accrue de la vision de près, les symptômes deviennent plus gênants. Aujourd’hui, il existe des solutions durables pour corriger l’hypermétropie, notamment la chirurgie laser de surface, de plus en plus plébiscitée.
Un œil “trop court” qui complique la vision de près
L’hypermétropie résulte d’une anomalie de la structure oculaire : l’œil est légèrement trop court, ou la cornée pas assez bombée. Résultat, l’image des objets proches se forme derrière la rétine au lieu de se focaliser directement dessus. Pour y remédier, l’œil doit constamment « forcer » grâce à un mécanisme appelé accommodation. Ce phénomène est automatique chez les jeunes, mais il devient plus difficile avec le temps, surtout après 40 ans.
Contrairement à la myopie, l’hypermétropie n’altère pas d’emblée la vision de loin. C’est pourquoi elle passe souvent inaperçue. Mais à long terme, elle provoque une fatigue oculaire réelle, une baisse de la concentration, des maux de tête, et parfois même une vision floue intermittente, notamment en fin de journée ou après un travail prolongé sur écran.
Un trouble fréquent… et souvent ignoré
On estime qu’environ 10 à 15 % des Français sont hypermétropes. Chez l’enfant, elle est fréquente mais généralement bien tolérée. Le cerveau s’adapte, l’image est corrigée sans que l’enfant ne s’en rende compte. Mais chez l’adulte, et a fortiori après 40 ans, les choses changent. Le cristallin perd en souplesse, l’accommodation devient moins efficace : c’est à ce moment que les symptômes se révèlent.
Beaucoup de patients consultent pour une fatigue visuelle ou une baisse de performance en lecture, sans soupçonner une hypermétropie. Parfois, on la confond même avec la presbytie. La différence ? La presbytie est une perte naturelle de la capacité d’accommodation liée à l’âge, tandis que l’hypermétropie est un défaut optique de naissance, parfois associé à la presbytie plus tard.
Les solutions : lunettes, lentilles… ou chirurgie laser
Traditionnellement, l’hypermétropie est corrigée par des verres convexes qui ramènent l’image en avant, au bon endroit sur la rétine. Les lentilles de contact remplissent la même fonction. Mais ces solutions nécessitent une correction permanente, parfois inconfortable, et peuvent ne pas convenir à tous les styles de vie.
Pour les patients dont la vue est stabilisée, la
chirurgie réfractive au laser représente aujourd’hui une
alternative moderne et durable. Le principe :
remodeler la cornée pour en modifier la courbure et permettre à l’image de se former correctement sur la rétine, sans lentilles ni lunettes.

Une technique douce et précise : la chirurgie de surface
La technique privilégiée chez les patients jeunes et actifs est celle du laser de surface (PKR/PRK). Elle présente de nombreux avantages :
• Elle respecte la structure profonde de la cornée (pas de découpe)
• Elle convient aux patients ayant une cornée fine
• Elle est particulièrement indiquée pour les profils sportifs ou les professions à risque de choc facial
• Elle offre des résultats stables, précis et durables
L’intervention, indolore, dure quelques minutes par œil. Elle se déroule sous anesthésie locale par collyres. Après un retrait de la fine couche superficielle de la cornée (épithélium), le laser excimer vient remodeler précisément la cornée selon la correction à apporter. Une lentille pansement est posée temporairement pour favoriser la cicatrisation.
Et après ? Une récupération progressive
La récupération visuelle s’étale sur quelques jours, avec une amélioration nette dès la première semaine. Il est normal de ressentir une gêne passagère, une légère photophobie ou une sensation de sable dans l’œil pendant les premiers jours. Des collyres hydratants et anti-inflammatoires sont prescrits pour soulager les symptômes et accélérer la cicatrisation.
La vision se stabilise rapidement et permet, dans la majorité des cas, un retour à une vie sans lunettes ni lentilles.
Un bilan indispensable avant toute décision
La chirurgie réfractive n’est pas automatique. Un bilan préopératoire complet est essentiel pour vérifier la stabilité de la vision, l’épaisseur de la cornée, la topographie oculaire, et l’absence de contre-indications (sécheresse oculaire sévère, kératocône, etc.).
Ce bilan permet d’établir un plan personnalisé pour chaque patient, et de garantir la sécurité et l’efficacité de l’intervention.
L’hypermétropie n’est pas un défaut bénin. Même discrète, elle peut altérer profondément le confort visuel et la qualité de vie. Heureusement, les progrès en chirurgie réfractive permettent aujourd’hui une correction fiable, douce et définitive, sans dépendance aux lunettes. Le premier pas ? Consulter un ophtalmologiste spécialisé pour un bilan adapté.
FAQ – Hypermétropie
Qu’est-ce que l’hypermétropie ?
L’hypermétropie est un trouble de la vision dans lequel les objets proches apparaissent flous ou nécessitent un effort pour être vus nettement. Elle est due à un œil trop court ou une cornée trop plate, ce qui fait que l’image se forme derrière la rétine. Le cerveau peut compenser ce défaut pendant plusieurs années, mais cela finit par fatiguer l’œil.
Quels sont les symptômes de l’hypermétropie ?
Chez les jeunes, l’hypermétropie peut passer inaperçue. Mais avec le temps, on peut ressentir :
• Une fatigue visuelle en fin de journée
• Des maux de tête après avoir lu ou travaillé sur écran
• Une vision floue ou fluctuante de près
• Une baisse de concentration, notamment à la lecture
Quelle est la différence entre hypermétropie et presbytie ?
La presbytie est liée au vieillissement naturel de l’œil, qui perd sa capacité à faire la mise au point de près. Elle touche tout le monde après 40 ans.
L’hypermétropie, elle, est un défaut optique présent dès la naissance. Elle peut être masquée par l’accommodation chez les jeunes, mais se révèle souvent avec l’âge.
Peut-on vivre sans lunettes quand on est hypermétrope ?
Oui, grâce à la chirurgie réfractive. Pour les patients dont la vue est stabilisée, il est possible de corriger durablement l’hypermétropie avec un laser de surface (PKR). Cette technique permet de remodeler la cornée pour que l’image se forme naturellement sur la rétine, sans lunettes ni lentilles.
Comment se déroule l’opération au laser ?
L’intervention est rapide, indolore, et réalisée sous anesthésie locale par gouttes. Le chirurgien enlève la fine couche superficielle de la cornée, puis applique le laser excimer pour corriger la courbure de l’œil. Une lentille pansement est posée pendant quelques jours pour faciliter la cicatrisation.
Est-ce que la récupération est douloureuse ?
La gêne est généralement modérée et temporaire. Pendant les 2 à 4 premiers jours, il est possible de ressentir une sensation de sable dans l’œil, une légère photophobie, ou une baisse temporaire de la vision. Des collyres sont prescrits pour améliorer le confort. La majorité des patients reprennent leurs activités en quelques jours.
Peut-on opérer tout le monde ?
Non, un bilan préopératoire complet est indispensable. Il permet de vérifier que la vue est stable, que la cornée est suffisamment épaisse et que l’œil est sain. Certains troubles ou pathologies peuvent contre-indiquer l’intervention. Le chirurgien ophtalmologiste vous expliquera en toute transparence si vous êtes un bon candidat à la chirurgie.
L’effet est-il définitif ?
Oui. La chirurgie laser permet une correction durable de l’hypermétropie. Une fois la vision stabilisée après l’opération, les résultats sont en général stables sur le long terme. Toutefois, comme tout le monde, vous pourrez plus tard développer une presbytie liée à l’âge, qui est un phénomène indépendant.




