L’astigmatisme : un flou constant, de près comme de loin
Astigmatisme : pourquoi vous voyez flou… même avec les yeux bien ouverts
Vision déformée, difficultés à distinguer les lettres, sensation de fatigue oculaire constante : l’astigmatisme est un trouble de la vision qui passe souvent inaperçu… jusqu’à ce qu’il devienne gênant au quotidien. S’il est souvent confondu avec la myopie ou l’hypermétropie, il s’en distingue par une particularité : il affecte à la fois la vision de loin et de près. Heureusement, ce défaut optique peut aujourd’hui être corrigé durablement grâce à la chirurgie réfractive au laser.

Une vision floue et déformée, quelle que soit la distance
Vous avez du mal à lire les panneaux de signalisation, mais aussi les petites lignes d’un texte imprimé ? Vous confondez les lettres comme le H et le M, ou le E et le F ? Les lumières vous semblent étirées, comme si elles s’effaçaient vers les côtés ? Ces signes sont caractéristiques de l’astigmatisme.
Contrairement à la myopie (flou de loin) ou à l’hypermétropie (flou de près), l’astigmatisme entraîne une vision floue dans toutes les directions. L’image perçue est souvent déformée ou étirée, parfois doublée. Cette perturbation visuelle oblige les yeux à compenser en permanence, ce qui peut provoquer des maux de tête, des picotements, une sensation de fatigue ou de tension oculaire. Certains patients se plaignent également d’une difficulté à fixer leur attention, notamment dans les environnements lumineux ou lorsqu’ils travaillent longtemps sur écran.
Quelle est la cause de l’astigmatisme ?
Le plus souvent, l’astigmatisme est causé par une anomalie de la courbure de la cornée. Au lieu d’être sphérique et régulière, comme une balle de tennis, la cornée a une forme plus ovale, comme un ballon de rugby. Cette courbure irrégulière fait que les rayons lumineux ne convergent pas en un seul point sur la rétine, mais en plusieurs zones. Résultat : l’image reçue par le cerveau est floue ou déformée.
Dans certains cas plus rares, l’astigmatisme peut également être lié à une anomalie du cristallin (on parle alors d’astigmatisme interne). Il peut être isolé ou associé à une myopie, une hypermétropie, voire une presbytie.
L’astigmatisme est souvent congénital, c’est-à-dire présent dès la naissance, et peut se stabiliser ou évoluer légèrement avec le temps. Il est généralement bilatéral (les deux yeux sont touchés), mais pas toujours de manière symétrique.
Quels sont les signes à surveiller ?
Un astigmatisme léger peut passer inaperçu, surtout chez l’enfant. Mais à mesure qu’il s’accentue ou se combine à d’autres troubles, certains signes peuvent apparaître :
- Une vision floue ou déformée, quelle que soit la distance
- Des difficultés à lire ou à fixer un écran
- Des confusions fréquentes entre certaines lettres ou chiffres
- Une fatigue visuelle en fin de journée
- Des maux de tête réguliers
- Une sensibilité à la lumière, surtout le soir ou la nuit
Chez l’enfant, l’astigmatisme non détecté peut affecter l’apprentissage, provoquer une baisse de concentration, voire favoriser l’apparition d’un strabisme ou d’une amblyopie (œil paresseux).
Quelles solutions pour corriger un astigmatisme ?
Le traitement dépend du degré de correction nécessaire, de l’âge, du mode de vie et des attentes du patient.
Dans un premier temps, l’astigmatisme peut être corrigé par des lunettes équipées de verres toriques. Ces verres permettent de rediriger la lumière pour compenser la déformation de la cornée. Les lentilles de contact toriques offrent une alternative intéressante, notamment pour les astigmatismes moyens à forts, mais leur tolérance peut varier d’un patient à l’autre.
Lorsque la correction devient trop contraignante ou que le patient souhaite une solution définitive sans dépendance aux verres correcteurs, la chirurgie réfractive devient une option de choix.
La chirurgie au laser, une solution précise et durable
La chirurgie réfractive permet de corriger l’astigmatisme en remodelant la cornée pour lui redonner une courbure régulière. Selon le profil du patient, plusieurs techniques peuvent être proposées, notamment le laser excimer de surface, une méthode sans découpe de cornée. Ces techniques utilisent un laser excimer qui sculpte la cornée avec une extrême précision.
L’intervention est rapide (quelques minutes par œil), indolore, et se déroule en ambulatoire. Elle est compatible avec la correction d’autres troubles visuels, comme la myopie, l’hypermétropie ou la presbytie, ce qui permet de traiter plusieurs défauts en une seule fois.
Après quelques jours de cicatrisation, la vision s’éclaircit progressivement. La plupart des patients retrouvent une vue nette et stable, sans lunettes ni lentilles, avec un très haut niveau de satisfaction. La correction est durable, même si un léger ajustement peut être nécessaire avec l’âge, en particulier après 45 ans.
Qui peut bénéficier de la chirurgie réfractive ?
Un bilan préopératoire approfondi est indispensable. Il permet de vérifier la stabilité de la correction, l’épaisseur de la cornée, l’absence de contre-indications (kératocône, sécheresse oculaire sévère…) et la compatibilité avec les attentes du patient.
La chirurgie est généralement proposée à partir de 18 ans, lorsque la correction est stable depuis au moins un an. Elle convient aussi bien aux personnes jeunes, actives et gênées par leurs lunettes, qu’aux adultes souhaitant se libérer des contraintes visuelles au quotidien.




